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Travailler dans le monde de l'esport en Belgique.

Écrit par Gaëtan Thoron alias “clapton”

Nombreux sont les fraîchement diplomés ou étudiants de dernière année qui nous approchent pour connaître les structures belges qui engagent dans le monde de l'esport en Belgique. Par cet article, nous souhaitons résumer l'état de la scène actuelle en matière d'emploi en cette fin d'année 2022.

Un peu d'histoire

L'esport en Belgique est pratiqué depuis le début des années 2000 avec un premier jeu qui aura dominé la scène compétitive pendant longtemps, à savoir Counter Strike

De 2001 à 2010 nombreuses LAN étaient organisées de par le monde, y compris dans notre pays, mais toujours par des groupes passionnés et le plus souvent bénévoles. 

A cette époque, même les équipes PRO ne pouvaient espérer vivre de leur passion, et nombreux étaient ceux qui, même au plus haut niveau, devaient exercer une activité sur le côté. 

Depuis quelques années, la scène internationale s'est fortement développée et on voit de nombreuses structures se professionnaliser et de facto, offrir de l'emploi dans ce secteur prisé des amateurs du genre. 

Qu'en est il en Belgique

Les revenus

Il est un fait certain, à l'instar du reste du monde, l'esport belge se développe et un coup d'accélérateur a été donné en 2020 durant la crise COVID. 

Mais les sociétés qui emploient dans le secteur au plat pays sont encore rares et il y a plusieurs raisons à cela. 

Les sponsors

De manière générale, tout comme dans le monde du sport, les revenus générés le sont le plus souvent par des sources de type sponsoring. 

Mais un sponsor cherche à toucher du public, à faire parler de lui, c'est d'ailleurs la raison pour laquelle il accepte d'investir de l'argent, il cherche un retour sur investissement

Actuellement au niveau mondial, les sponsors sont de grandes entreprises, dont le marché touche une clientèle présente partout sur le globe. 

Avec des millions de joueurs de par le monde, il est compréhensible que ces sociétés soient séduites par des compétitions internationales qui vont toucher suffisamment de monde pour que leur marque brille et que le retour soit tangible et direct. 

Ces mêmes sociétés n'ont actuellement aucun intérêt à injecter de l'argent sur une scène locale puisqu'elles savent que ces "locaux" regardent de toute façon ce qui se fait à l'international. 

En Belgique donc, il est très difficile d'obtenir des sponsors de ce type en 2022. 

La "petite" taille du pays n'en fait pas un secteur intéressant et le fait d'avoir 3 communautés différentes et donc une séparation dans les intérêts du public complexifie encore la chose. 

Le public belge

Actuellement, les amateurs d'esport belges se tournent vers l'étranger pour suivre les compétitions. 

Mais un Wallon ne regarde pas le même contenu qu'un flamand.

Le francophone va plutôt se tourner vers les compétitions et les streams francophones là où le néerlandophone va plutôt s'orienter vers les pays-bas ou la scène anglophone. 

Alors y a t'il des moyens en Belgique ? Oui et non !

Le monde politique qui se rend bien compte que l'esport est dans sa phase émergente voit évidemment un intérêt à encourager les initiatives nationales. Mais tout comme les sponsors, il attend un retour sur investissement et dans son cas, il cherche à toucher une base électorale. 

Quelques subsides existent donc déjà mais, à part pour de rares exceptions, pas de quoi faire vivre des associations ou entreprises pour le moment, au mieux ils permettent d'organiser un évènement. 

Quid de l'emploi sur le territoire donc ? 

Emploi esport en Belgique

Actuellement, on peut sans doute sans trop se tromper avancer un nombre inférieur à 100 en terme d'emplois dans le secteur de l'esport sur le territoire. 

Il y a évidemment quelques "freelances" influenceurs qui, de par leur notoriété parviennent à toucher un large public et donc à générer du revenus suffisant pour subsister, mais on parle là de quelques dizaines d'individus et on ne peut pas réellement catégoriser ceci dans la case "emploi". De plus, il est probable qu'ils génèrent ce trafic par des spectateurs issus d'autres pays francophones et qui s'additionnent donc au public local. 

De même, les joueurs esportif belges "haut niveau" qui parviennent à vivre de l'esport sont pour la plupart tous payés par des structures internationales. 

En terme de sociétés actives dans le domaine, on retrouvera donc soit des "producteurs de contenu" ou des sociétés spécialisées dans la technique audiovisuelle relative au streaming. 

Les sociétés qui engagent

A notre connaissance, il existe moins de 10 sociétés en Belgique susceptibles d'engager dans le domaine. Nous listons ici ce que nous connaissons du secteur, sans avoir vérifié les chiffres, ce sont des suppositions mais très probablement proches de la réalité.  

En voici une liste non exhaustive : 

META

Meta est la plus grande société esportive du pays, elle est basée en Flandres. Elle est issue de la première période esport du début des années 2000 et a été la seule a réellement tirer son épingle du jeu. 

Avec quelques contrats de consultance hautement rémunérateurs, des salons et expositions ( comme la Gameforce ) et l'organisation de compétitions prestigieuses ( comme le PGL Anvers de CS:GO en 2022 ) , elle a su se hisser au rang de société crédible et rentable. 

Sans certitudes, il doit y avoir entre une trentaine et une quarantaine d'employés temps plein au sein de META à l'heure d'écrire ces lignes. 

Son business model repose toutefois en partie sur la production de contenu international et notamment BENELUX. 

RTBF iXPé

RTBF iXPé est la branche gaming et esport de la RTBF.

En Wallonie c'est sans doute la structure qui produit le plus de contenu esportif. Il doit probablement y avoir moins de 10 employés temps plein en leur sein pour ce domaine, le reste du staff étant constitué de freelances. 

Proximus

Proximus n'a pas d'emploi directe en esport même si cela a déjà été le cas. 

Les contrats établis par l'entreprise sont le plus souvent des contrats de type consultance. 

Orange

A notre connaissance, il existe un temps plein relatif à l'esport chez Orange. 

Redbull

Redbull emploie en Belgique une ou deux ressources qui se penchent sur l'esport

SRL Imperium

Imperium est le nom officiel de la société responsable de La Louvard Game. Il est probable qu'il y ait entre 1 et 2 employés temps plein, le reste des ressources étant probablement de type freelance. 

Walga

Walga est l'association wallonne du jeu, dépendant de Digital Wallonia, et à notre connaissance, il y a entre 1 et 3 équivalent temps plein au sein de l'association. 

Les clubs de Foot

Les clubs de foot qui disposent de joueurs FIFA ont le plus souvent des contrats "courtes durées" avec les joueurs qu'ils emploient. La plupart du temps, il ne s'agit d'ailleurs pas d'emploi à temps plein. 

Lan-Area SRL

Notre société ne dispose pas d'employés pour le moment. Notre staff est constitué de bénévoles passionnés qui exercent tous une activité sur le côté. 

Autres

Il en existe probablement d'autres mais dont le nombre de FTE dédiés 100% à l'esport se comptent sur une main. C'est sans doute le cas des sociétés de production audiovisuelles de type streaming. 

En conclusion 

Si vous êtes étudiants ou nouveaux diplômés, vous rêvez sans doute de travailler dans ce domaine. 

Dans le Gaming, vous trouverez certainement des studios qui recrutent mais dont l'esport n'est qu'une appendice et dont l'activité est centrée sur la réalisation. Il existe également des sociétés de type évènementiel qui ont parfois des projets dans le secteur, mais qui ne se dédient pas à cela exclusivement. 

Si vous êtes pressés, il vous faudra donc vous tourner vers l'étranger pour exercer dans ce secteur ou bien prendre un statut d'indépendant et tenter d'acquérir assez de missions et de contrats pour pouvoir en vivre. 

Le projet Lan-Area

Lan-Area s'est donné pour objectif de faire vivre la scène esportive belge et de créer du contenu à l'échelle nationale. 

Notre but est de générer suffisamment de contenu pour qu'un marché belge émerge et pour que des investisseurs, sponsors et politiques voient un intérêt à dégager des fonds en Belgique. 

En effet, ce n'est qu'en centralisant l'audience et en atteignant une masse suffisamment critique que nous pourrons séduire ces investisseurs. 

Notre plan consiste à fédérer les différentes structures actives dans le pays autour de projets communs afin de parvenir à une récurrence et à la construction d'une communauté forte. 

Une chose est certaine, l'esport va grandissant et il est certains qu'un jour prochain, même la Belgique foisonnera d'entreprises actives dans le secteur. 

Nous recherchons sans cesse des ressources qui croient en notre projet, alors si vous êtes passionnés d'esport et souhaitez vous engager malgré la difficulté du secteur, n'hésitez pas à demander à rejoindre notre projet ! 

Si vous avez des questions ou n'êtes pas d'accord avec notre analyse, n'hésitez pas à rejoindre notre discord et à contacter un admin pour en discuter. 

GL&HF !

 

Écrit par Gaëtan Thoron alias “clapton”
Administrateur et Rédacteur principal pour la DH, il est responsable aussi de toute la partie partenariat et marketing de Lan-Area.be